En tant que parents, on peut se demander à quel moment il est nécessaire d’emmener son enfant voir un psychologue. Faut-il le faire dès que l’on perçoit un signal inquiétant ? Faut-il se laisser du temps en faisant confiance aux capacités de résilience de nos bambins ? Doit-on au contraire, attendre un point de non-retour et considérer la consultation comme une dernière chance ? Dans tous les cas, on peut énumérer bien des raisons et bien des moments qui seraient propices à un accompagnement thérapeutique.
À quel âge est-ce qu’on peut commencer à consulter ?
Il n’y a pas vraiment d’âge pour prendre rendez-vous chez un spécialiste. Dès lors que les parents perçoivent une difficulté qui persiste, ils peuvent se rapprocher d’un thérapeute. S’ils ne savent pas vers qui se tourner, ils peuvent demander conseil à leur pédiatre ou leur généraliste qui les orientera chez un pédopsychiatre ou un pédopsychologue.
En dessous de l’âge de 3 ans, les séances se déroulent la plupart du temps avec eux. Cela afin de travailler sur la dynamique familiale. D’ailleurs, il faut préciser que dans la grande majorité des cas, les difficultés de l’enfant s’estompent en réaction à l’accompagnement de ses parents. C’est pourquoi, avant de mener son enfant chez un psy, il est préférable de faire quelques séances seul avec son psychothérapeute. Bien souvent, cela suffit à améliorer la situation de son enfant. Parfois, c’est un problème de couple, une difficulté personnelle ou familiale qui se répercute sur le développement de l’enfant. Mais c’est vrai que ça, ce n’est pas toujours facile à faire entendre aux parents. Passé l’âge de 3-4 ans, il est possible d’envisager un suivi psychothérapique individuel.
Quels sont les principaux motifs de consultation ?
Mais pourquoi donc emmener son enfant voir un psychologue ?
Lorsqu’on remarque un changement brutal et persistant chez l’enfant. Ces signes peuvent se traduire par des troubles du sommeil, une tendance à faire pipi au lit, à sembler épuisé, en colère ou triste. On peut repérer aussi des troubles du comportement, des troubles relationnels, de l’agressivité, une période d’opposition, une tendance à pleurer beaucoup et à se renfermer sur lui-même.
Quand les parents sont en souffrance. C’est-à-dire lorsqu’ils n’arrivent plus à faire face à leur rôle, se sentent impuissants, fatigués, déprimés. Certains peuvent ressentir l’impression d’être de mauvais parents, ou se disent qu’ils sont dépassés face à un enfant-roi ou au contraire un enfant bizarre. Bien souvent, ces parents ont besoin d’un soutien, voire des recommandations sur des questions éducatives. Les consultations avec un praticien peuvent ainsi prendre le caractère d’une guidance parentale.
Lorsque les parents perçoivent des difficultés scolaires, des retards d’apprentissage, du harcèlement ou même de la maltraitance. Dans ces cas-là, l’enfant peut présenter les symptômes d’une perte de confiance en lui, des angoisses, un retrait social. Il peut même se renfermer dans un mutisme, vous faire part d’idées noires, développer des tocs.
Qu’attendre d’une thérapie chez un enfant ?
Penser à une thérapie pour son enfant est une décision importante et chaque parent l’appréhende à sa manière. Dans tous les cas, un suivi psychologique peut être préconisé si votre enfant souffre d’un mal-être, gère mal ses émotions ou manifeste un retard de développement.
Tous ces aspects peuvent être abordés et traités en psychothérapie. Grâce à elle, l’enfant va pouvoir déposer ses pensées et ses émotions dans un cadre favorable et bienveillant. S’il parvient à se saisir de cet espace de parole, les bénéfices peuvent être nombreux. Ainsi, il apprendra à mieux reconnaître et à comprendre ses émotions. De plus, il sera mieux équipé pour gérer ses frustrations, ses préoccupations et pour travailler sa sécurité intérieure.
Comment se déroule une psychothérapie pour un bébé/enfant ?
La thérapie se compose de plusieurs moments. D’abord, les parents prennent contact avec un professionnel de la santé mentale, pour une problématique bien spécifique. Ensemble, ils conviennent d’une rencontre en cabinet afin d’en savoir plus sur ce qui les inquiètes chez leur enfant. Ce premier entretien peut s’étaler sur plusieurs séances et peut déjà suffire à délier certaines problématiques.
Ensuite, le psychologue propose la prise en charge qui lui semble la plus adaptée. Cela peut aller d’une thérapie avec les parents seulement, à un accompagnement de l’enfant, en passant par un suivi de toute la famille.
La thérapie prend généralement fin au moment où cessent les difficultés qui avaient été amenées.
Pourquoi les enfants ont tant de mal à parler de leurs émotions ?
Souvent, les parents nous expliquent que leurs enfants ne veulent pas se confier sur ce qui leur pose problème. Ils ont tendance à garder pour eux ce qu’ils vivent. En réalité, il n’y a rien de plus normal à ça. En fait, ils en sont à un stade de leur développement psycho-émotionnel qui ne leur permet pas de tout verbaliser. Certaines émotions et pensées restent encore pour eux parfaitement mystérieuses ou incontrôlables. Imaginez bien que nous-mêmes, en tant qu’adulte, avons parfois du mal à mettre des mots sur ce qui nous embête, sur nos blocages.
En thérapie avec les enfants, tout l’enjeu est de parvenir à leur faire dire ce qui a besoin d’être sorti. Qu’importe si cela passe par la parole ou non. En fait, les jeux et les dessins sont des médias très pertinents afin de parvenir à extérioriser une problématique.
En somme, ce n’est pas bien grave si l’enfant ne parvient pas à parler de ce qu’il ressent. À défaut de l’exprimer avec des mots, il pourra élaborer ses questionnements par d’autres moyens. Et cela sera tout aussi efficace.
Quand les emmener son enfant chez le psychologue ?
Pour résumer, on peut proposer à son enfant de voir un thérapeute dans le cas d’un événement de vie qu’il n’arrive pas à dépasser : deuil, déménagement, entrée en maternelle, accident… On peut aussi le faire si l’on constate chez lui un changement d’attitude brutal, qui persiste dans le temps et qui a un impact sur son quotidien. Enfin, il est important de se rapprocher d’un psy dans le cadre d’une évaluation psychologique, du diagnostic d’une pathologie, si cela fait sens pour l’enfant et les parents.