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Aujourd’hui, nous interrogeons Martine Gandolfo, assistante maternelle. Elle nous parle de son parcours et de la petite enfance. Elle nous donne ses conseils afin de prendre soin de son enfant et nous fait part de ses observations quant à l’évolution de la parentalité.

Parlez nous de votre parcours professionnel dans le milieu de la petite enfance

Mon parcours professionnel débute après la 3e. J’ai fait un BEP sanitaire et social, puis une année d’étude d’auxiliaire de puériculture (diplôme d’Etat). En 1988, je commence ma carrière à la ville de Marseille dans le service des crèches jusqu’en 2011. Depuis, j’exerce la profession d’assistante maternelle.

J’ai choisi cette profession, car pour moi, c’est une vocation. J’ai toujours ressenti un lien maternel fort avec les enfants.

S’occuper d’un petit enfant, qu’est ce que ça veut dire ?

La petite enfance
Accompagner bébé

Dans ce métier, c’est une connexion que l’on doit avoir et ressentir avec les petits. C’est important dans l’optique de leur permettre de s’épanouir et de trouver leur place en toute quiétude dans « le monde des grands ».

Pour moi, la base du respect de l’enfant, c’est de répondre à ses besoins psychomoteur, émotionnel et physique. Je pense qu’il ne faut pas le considérer comme un petit adulte à part entière, mais comme un petit être en devenir qui a besoin de son entourage pour le sécuriser, le faire évoluer, l’aimer. Chaque enfant est différent, et chaque adulte devient parent avec son propre bagage émotionnel et personnel.

S’occuper d’un enfant est très prenant et gratifiant. En effet, lui donner toute son attention pour l’accompagner au fil de son évolution vers l’autonomie est une priorité. Lorsque je parle d’autonomie, je pense à celle du quotidien : se laver les mains, ranger les jouets, apprendre à marcher, à parler. Mais je pense aussi à la régulation émotionnelle qui est un aspect capital de son développement psychologique.

Que penser des nouvelles pratiques éducatives ?

La petite enfance
stimuler bébé

Je pense que toutes les pratiques pédagogiques sont intéressantes et peuvent être mises en place. Cependant, il faut trouver le juste équilibre entre l’enfant, les parents, leurs familles et la société dans laquelle il évolue. Je crois qu’il faut garder en tête de bien-être de son enfant. De ce fait, il est important de ne pas tomber dans l’excès de ces pratiques éducatives. En effet, je vois beaucoup de parents les interpréter à leur convenance.

Le risque est que l’enfant soit noyé dans une éducation libre et bienveillante. Ainsi, l’enfant se retrouverait sans repère, avec beaucoup trop de mots et de discussions qui ne seraient pas forcément mises en place au bon moment.

Quel comportement avoir auprès d’un bébé ?

Prendre soin de bébé
Prendre soin de bébé

En qualité de professionnelle de la petite enfance, je dirais que la sécurité affective est indispensable au bon développement du nourrisson. Le maternage, le portage, lui parler doucement en seraient les bases. De plus, la qualité de son sommeil est très importante. Je crois aussi qu’il est essentiel d’être à ses côtés tout en respectant sa petite personne et d’interpréter ses signes corporels. C’est-à-dire qu’il faut observer ses différents pleurs, ses mimiques, ses gazouillis, ses réactions tonico-émotionnelles.

Avez-vous remarqué un changement entre nos enfants et ceux d’il y a 30 ans ?

La petite enfance
L’enfance et l’éveil

J’ai en effet remarqué un changement dans les comportements des enfants, des parents et des professionnels de la petite enfance. En fait, dès que l’enfant arrive, tout doit aller très vite. À peine le congé maternité fini, vite vite la carrière professionnelle des parents reprend, vite vite les activités sportives ou plaisir, vite vite un mode de garde qui correspond au rythme des parents, mais pas forcément à celui de l’enfant. J’observe aussi une très grande attente des parents à l’égard de la personne qui s’occupe de leur bébé. À titre personnel, je regrette qu’ils ne puissent pas voir la quantité et la qualité du travail que l’on met en place.

Il me semble aussi que l’on devance trop souvent les besoins, demandes et désirs de nos enfants. Ainsi, ils ne savent plus jouer seul, ne savent plus rêver, on ne leur laisse plus le temps de ne rien faire. En fait, ils ne savent plus s’ennuyer, imaginer des histoires, créer dans leur tête. Les parents et la société ne l’acceptent plus. C’est devenu un peu mal vu, on doit tout le temps être en mouvement, en action. On voit cela comme une perte de temps, un retard d’acquisition, ou un problème médical. Alors les parents stressent pour vite régler des problèmes qui bien souvent n’en sont pas s’ils laissent à l’enfant le temps de s’épanouir et de se révéler.

Quel regard portez-vous sur le monde de la petite enfance ?

Développement de bébé
Développement de bébé

Pour ma part, ce qui m’inquiète un peu, c’est la fanatisation de certaines formes de parentalité nouvelles, qui ne le sont pas d’ailleurs. Sous les notions de bienveillance, éducation positive, autonomie libre, il n’y a plus de cadre et de limites. Or, ce cadre est essentiel à l’enfant puisqu’il représente des mises au point positif et constructives. En réalité, rien de plus sain pour lui que de pouvoir explorer les limites en observant la réaction des parents. Quel bonheur, quel beau terrain de jeu pour l’enfant que de pousser la limite afin de jauger la réaction de l’adulte.

Pour finir, je note aussi que certains jeunes adultes deviennent parents non pas parce qu’ils le désirent foncièrement, mais parce que la société veut un enfant et demi. Du fait de cette pression sociale, on fait des enfants parce qu’il le faut, parce que c’est bien vu, pour montrer que l’on n’a pas de problème, pour coller à ce que l’on attend de nous. Avoir un enfant ne correspond donc plus tout le temps à un désir profond, mais à une exigence sociale.

De la même manière, je trouve que beaucoup d’auxiliaires de puériculture et d’assistance maternelle choisissent le métier de la petite enfance non pas par vocation, mais parce qu’il faut bien payer ses factures.