Accueil
A propos
A quoi s’attendre ?
Questions fréquentes
Contact
Blog
Doctolib
telephone kineider
Doctolib

Suite et fin de notre série d’articles concernant l’appareil psychique. Pour reprendre rapidement, si le « ça » représente notre réservoir pulsionnel et que le « surmoi » symbolise notre gendarme intérieur, alors qu’est-ce que pourrait bien être le « moi » ?

En fait, cette dernière composante psychique est la partie la plus consciente de notre personnalité. Elle désigne un médiateur interne. C’est en quelque sorte notre capacité à prendre des décisions justes pour nous. Celles-là même qui satisferont à la fois nos désirs et nos interdits. Le moi défend donc les intérêts de la totalité de la personne.

Qu’est ce que le moi ?

Qu'est ce que le moi ?
Qu’est ce que le moi ?

Le moi c’est l’instance psychique, la partie de notre personnalité qui nous permet d’ajuster la réalisation de nos désirs au principe de réalité. C’est-à-dire qu’il agit sous l’influence du monde extérieur. Au départ, c’est en fait une partie du ça qui a subi une différentiation, au contact de la réalité extérieure. Il organise en nous toute une série de défenses, qui visent à nous protéger de nos excitations pulsionnelles et de nos angoisses. Il se manifeste alors lorsque nos désirs et nos pulsions ne peuvent être acceptés en l’état. Pour résumer, notre « moi » est un peu comme un appareil qui nous permet de traiter nos pensées ainsi que les représentations et les affects qui y sont liés. On peut dire de lui qu’il est logique, rationnel et surtout bien plus conscient que le « ça » et le « surmoi ».

Le moi assure la stabilité du sujet en l’empêchant de libérer obstinément et brutalement ses pulsions. Il opère donc la synthèse entre les pôles opposés de notre personne, entre les exigences du « ça » et celles du « surmoi ». Il a donc un rôle régulateur et médiateur, il agit un peu comme un tampon ou comme un sas de sécurité.

Comment fonctionne le moi ?

« Le moi a pour mission d’être le représentant de ce monde aux yeux du ça et pour le plus grand bien de ce dernier. En effet, le moi sans le ça, aspirant aveuglement aux aspirations instinctuelles, viendrait imprudemment le briser contre force extérieure plus puissante que lui. Le moi détrône le principe de plaisir qui, dans le ça, domine de la façon la plus absolue. Il l’a remplacé par le principe de réalité plus propre à assurer sécurité et réussite ». Freud.

Comment fonctionne le moi ?
Comment fonctionne le moi ?

Les fonctions du « moi » sont les suivantes :

.  Il construit des moyens de protection, contre l’angoisse et les pulsions. C’est-à-dire qu’il cherche à se défendre contre des situations, des pensées, des désirs, des sentiments, qui pourraient causer une souffrance psychique et menacer notre équilibre. Pour se faire, il utilise des mécanismes de défenses. On retrouve par exemple le refoulement, le déni, le clivage, la projection et bien d’autres. Ces processus ont pour objectif de maintenir la stabilité et l’harmonie entre notre réalité intérieure et le monde extérieur.

.  Il cherche à contenir le conflit entre principe de plaisir et principe de réalité. C’est sa mission principale. Faire en sorte que la satisfaction de nos désirs évite d’entrer en contradiction avec l’implacabilité du monde extérieur. On peut dire qu’il est l’opérateur du « surmoi », ou l’outil par lequel ses exigences se traduisent concrètement dans nos prises de décisions. Il représente donc le lieu par lequel nos pulsions se transforment.

.  Il est enfin le siège de notre imaginaire, de nos identifications. En fait, il se construit comme une limite entre ce qui est au dedans et ce qui est au dehors. Il permet de se représenter ce que nous sommes et ce qui est en nous, par des impressions et des images.

Fragilité du moi

Parfois, le moi a du mal à tenir sa fonction. Il peut ainsi se faire oppresser, voire être complétement inhibé par les autres dimensions de notre personnalité. Le problème, c’est bien que le moi est en fait tiraillé en permanence, et Freud le compare à une pauvre créature qui doit servir trois maitres : le monde extérieur, le ça et le surmoi.

fragilité du moi
Fragilité du moi

« Un adage nous déconseille de servir deux maitres à la fois, pour le pauvre moi la chose est bien pire, il a à servir trois maitres sévères, et s’efforce de mettre de l’harmonie dans leurs exigences. Celles-ci sont toujours contradictoires et il parait souvent impossible de les concilier ; rien d’étonnant dès lors à ce que souvent le moi échoue dans sa mission. » Compte tenu de son rôle, le moi est donc le lieu de l’angoisse lorsqu’il est dépassé. Et puis c’est aussi celui de la culpabilité quand il échoue à la tâche. On peut donc dire que c’est une partie de nous très fragile. En effet elle est sollicitée constamment et accueille de forts ressentis. En somme, pour notre santé mentale, elle se doit de fonctionner.

Comment se traduit un moi trop dysfonctionnel ? Comment le repérer ?

.  Les décisions, les positionnements sont difficiles à prendre ou à maintenir. On peut vivre l’impression d’être démuni face aux évènements.

La différence entre ce qui vient de soi-même et ce qui relève du monde extérieur est floue voire inexistante. Les perceptions ne sont pas fiables.

.  L’équilibre entre nos désirs et nos limites est rompu et l’on penche d’un coté ou de l’autre.

.  On peut ressentir un sentiment d’étrangeté dans notre propre corps, avec par exemple des phénomènes de dépersonnalisation ou de déréalisation.

.  On peut se senti en permanence à fleur de peau, agacé, irritable, ou inversement avoir le sentiment de souffrir d’une hypersensibilité incontrôlable.

.  Des difficultés à rester seul avec une dépendance affective qui s’installe.

.  Un intérêt démesuré et irrationnel pour sa propre personne ou un renfermement sur soi.